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Un lait plus digestible pour le consommateur et plus payant pour le producteur

Updated: Dec 15, 2020

Une étude préliminaire auprès de 80 vaches au Centre de recherche en sciences animales de Deschambault [CRSAD] publiée en février 2020 laisse présager une augmentation du taux de gras du lait pour les vaches laitières holsteins produisant un certain type de protéine dans leur lait. Ce dernier serait aussi mieux digéré par certaines personnes.


Les bêta-caséines composent un tiers des protéines du lait et changent selon la génétique des bovins. Deux versions se retrouvent chez la majorité des vaches : la variante A1 et la variante A2. Une vache, avec ses deux exemplaires de variante, peut présenter trois combinaisons possibles de bêta-caséine : A1A1, A2A2 ou A1A2.


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La digestion de la bêta-caséine du lait A2 est différente du lait A1.

Une fraction de la bêta-caséine du lait A1, le peptide BCM-7, pourrait engendrer des problèmes de digestion chez certaines personnes, ce qui n’est pas le cas du lait A2. Il s’agit d’une enzyme digestive qui va couper la bêta-caséine A1 à un endroit précis pour créer le peptide BCM-7. Puisque l’assemblage de la bêta-caséine A2 diffère, l’enzyme ne coupe pas la protéine à cet endroit et ce problème de santé est évité.


Carl Julien du CRSAD a analysé l’impact du type de bêta-caséine sur la production et les composantes du lait. Ce chercheur a été grandement surpris de constater que bêta-caséine A2A2 favoriserait, selon les résultats obtenus, la production de gras dans le lait des vaches holsteins comparé aux deux autres combinaisons. De plus, les animaux A2A2 produiraient aussi plus de protéines et auraient tendance à produire plus de lait que la variante A1A2.


Si la production de gras s’avère effectivement plus importante chez les vaches A2A2, les producteurs produiront le même quota, qui est basé sur le gras produit, avec moins de vaches. De plus, ils recevront un prix du lait supérieur puisque celui-ci est basé sur la teneur en gras et en protéine.


Chose certaine, convertir la génétique d’un troupeau vers le lait A2A2 est « quelque chose qui peut être facilement mis en place à la ferme et facilement réalisable avec des bénéfices qui pourraient [potentiellement] être importants », estime le chercheur. Sélectionner des animaux selon leur génétique implique peu de changements dans la régie de l’entreprise.

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Près d'un tiers des protéines du lait de vache sont des bêta-caséines.

Cependant, vu le petit échantillon de vaches de cette étude, il est tôt pour sauter aux conclusions. « On doit valider auprès d’autres fermes avant de recommander la sélection de vaches A2A2 pour améliorer la production de gras », souligne le chercheur.


Dès le printemps prochain, le Centre et le chercheur prévoient comparer les performances des vaches selon leur type de bêta-caséine pour confirmer ou infirmer leurs résultats dans une quinzaine de troupeaux holsteins.


Un changement génétique dans la bêta-caséine A2 est à l’origine de l’apparition de la variante A1. La proportion des vaches avec la bêta-caséine A2A2 varie selon les races. Environ un tiers des vaches holsteins produisent du lait A2A2. Certaines races, comme la vache guernsey, produisent plus de 90 % de lait A2A2. Chez d’autres espèces laitières comme le mouton, la chèvre, le buffle et même les bovins d’autres continents, la bêta-caséine A1 est quasi absente.


En bref: le quota laitier et le prix du lait

Par Ariane Bergeron

L'impact de du taux de gras des vaches se fait ressentir à deux endroits:

  • Sur le nombre de vaches nécessaires pour produire le quota laitier d'une ferme.

  • Sur le prix du lait qui payé est selon ses composantes.

Écoutez cette capsule audio pour en savoir plus!


 
 
 

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Photos| Ariane Bergeron

©2020 par Ariane Bergeron

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